À l’occasion de la Journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante, nous mettons en lumière Ibrahim Tchan, l’initiateur de la candidature du site Koutammakou, inscrit sur la liste des sites à surveiller en 2020. S’étendant à travers le Bénin et le Togo, ce site a bénéficié d’une attention internationale grâce à l’engagement d’Ibrahim et à sa passion pour la préservation du patrimoine culturel.
Un Engagement Précoce pour la Conservation
En tant que directeur du Corps des Volontaires Béninois, Ibrahim Tchan a commencé à mobiliser les jeunes bénévoles pour conserver les maisons traditionnelles sikien du site de Koutammakou dès 2015. L’inclusion du site sur la liste des sites à surveiller a été un tournant décisif, permettant de lancer un projet ambitieux visant à cartographier et conserver 80 habitations sikien, avec la participation active de 1 200 personnes provenant du Bénin et du Togo.
Un Héritage Vivant à Sauvegarder
La préservation de ces maisons traditionnelles ne se limite pas seulement à un aspect matériel, mais représente également la sauvegarde d’une tradition vivante des Batammariba, un groupe ethnique du Bénin et du Togo. Grâce aux efforts déployés, le site de Koutammakou a connu une reconnaissance accrue, culminant en 2023 avec l’élargissement de son statut de patrimoine mondial de l’UNESCO pour inclure les deux côtés de la frontière entre le Bénin et le Togo.
Un Engagement Personnel
Ibrahim Tchan décrit cette initiative comme bien plus qu’un simple projet professionnel. « C’est un engagement personnel profond pour protéger l’héritage unique de Koutammakou », déclare-t-il. Cet engagement se reflète dans ses actions quotidiennes et dans son désir de mobiliser non seulement les communautés locales, mais aussi la communauté internationale, pour préserver ce patrimoine vivant pour les générations futures.
L’Importance de la Participation Communautaire
L’implication des communautés locales a été essentielle pour le succès de ce projet. Des femmes Batammariba, par exemple, ont participé activement à la réplâtrage des murs des maisons sikien, assurant ainsi la pérennité de ces structures en terre traditionnelles. Cette approche communautaire renforce non seulement les liens sociaux, mais contribue également à la transmission des savoirs ancestraux liés à la construction de ces habitations.
Un Modèle de Conservation Collaborative
L’initiative d’Ibrahim Tchan représente un modèle de conservation collaborative qui allie savoir-faire traditionnel et actions concrètes de préservation. Son travail exemplaire a permis de faire rayonner le Koutammakou à l’échelle internationale, tout en honorant l’héritage des Batammariba. La reconnaissance par l’UNESCO témoigne du succès de cette démarche et de son impact sur la protection du patrimoine mondial.
Nommez un site ici : https://www.wmf.org/nominate
Photos :
- Ibrahim à l’intérieur d’une maison traditionnelle en terre à Koutammakou, Bénin et Togo. Crédit photo : Ibrahim Tchan.
- Des femmes Batammariba en train de réplâtrer un mur, Koutammakou, Bénin et Togo.
- Un village Batammariba entouré de champs, Koutammakou, Bénin et Togo. Crédit photo : Damien Halleux Radermecker.
- Un chercheur prenant des photos pour un inventaire et une évaluation de l’état des sites, Koutammakou, Bénin et Togo.
- Ibrahim avec des bénévoles et des membres du village devant une habitation restaurée, Koutammakou, Bénin et Togo.